Pour Nahel, toutes les victimes des violences d’État et leurs proches : samedi 29 Juin, tous·tes à Nanterre !

Il y a un an à Nanterre, le policier Florian M. abattait le jeune Nahel Merzouk d’une balle dans la poitrine, suite à un contrôle d’identité.

 

Fait rare : cet énième crime policier a été intégralement filmé et la vidéo devient virale. Dans beaucoup de villes de France, les quartiers populaires s’insurgent, et prennent notamment pour cible les commissariats. Des unités d’intervention spéciales réservées au grand banditisme telles que la BRI, le RAID ou le GIGN sont déployées. Près de 3500 personnes sont blessées en l’espace de quatre jours, et 2000 condamnées dont plus de 1700 à des peines de prison. Les révoltes de 2023 sont les plus importantes depuis la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré en 2005, électrocutés après avoir fui la police.

Sous la Vème République, la police réprime, violente, tue, et les policiers s’en sortent dans l’immense majorité des cas, appuyés par une justice complice peu importe la gravité de leurs actes.

Héritière directe de Vichy à qui elle doit sa création, la police nationale demeure structurellement raciste, et les preuves de son impunité sont presque quotidiennes. Il y a quelques jours encore, le Canard Enchaîné révélait les conversations tenues par la CRS 4 sur un groupe Whatsapp, dont la coloration politique laisse peu de place au doute. Y figurent des photos prises avec des cadres Reconquête, ce slogan inscrit sous un portrait d’Hitler : « Sortons du nucléaire et repassons tous au gaz», ou encore ce détournement de marque : « Petit Chavire, avec des vrais morceaux de migrants dedans ». Le chef-adjoint de la compagnie, un capitaine, y affiche sans complexe son admiration pour le troisième Reich ou Jean-Marie Le Pen.

Ces dernières 48 heures : la vidéo d’un policier pratiquant une clé d’étranglement illégale en frappant un homme noir, dont le sang tapisse les murs du hall d’un immeuble du 19eme arrondissement de Paris. Des témoins arrivent et sont immédiatement gazés par le policier dans leur propre cage d’escalier à l’aide d’une bombe lacrymogène.

Les témoignages faisant état de ce type d’agissements s’accumulent, et il n’est plus possible d’esquiver cette réalité : ces comportements sont la norme, et non l’exception. Plus que jamais, il faut rappeler que filmer la police peut sauver des vies. Depuis fin 2018, on recense plus de 7000 signalements de cas de violences policières. Des dizaines d’hommes noirs et arabes ont été tués et un nombre incalculable d’entre eux brutalisés et humiliés.

La législation française n’a cessé d’évoluer dans le sens d’une plus grande licence accordée aux policiers dans l’usage de la violence, létale ou non.  L’article L435-1 du Code de sécurité intérieure, adopté sous le gouvernement Hollande, constitue ainsi un véritable permis de tuer. Le fait que l’assouplissement du cadre opérationnel et pratique de l’usage des armes des policiers ait été adopté en réponse à l’assassinat de Sarah Halimi est particulièrement dramatique. Loin d’œuvrer à la protection des Juif·ves, l’État français instrumentalise une fois de plus leurs peurs pour opprimer de jeunes hommes noirs et arabes et poursuivre sa dérive autoritaire. Depuis l’adoption de cet article, le nombre de morts faisant suite à des soi-disant « refus d’obtempérer » a explosé. Son abrogation est à ce titre d’une nécessité absolue.

Le racisme d’État met les minorités raciales en danger, et les enfants ne sont pas épargnés – la police est l’institution qui l’exprime de la manière la plus violente et la plus systémique. Dès le collège, des enfants subissent quotidiennement le harcèlement policier, les palpations vexatoires, les insultes racistes. Les forces de l’ordre effraient, et nombreux·ses sont celles et ceux qui redoutent de croiser leurs patrouilles dans la rue, conscient·es de ce que peuvent en être les conséquences : violence, humiliation, mise à mort.

Aucune mesure politique n’a été prise depuis la mort de Nahel, dont le nom est venu s’ajouter à une liste interminable, où figurent ceux d’Amine Bentounsi, de Lamine Dieng, de Angelo Garand, de Steve Maia Caniço, d’Adama Traoré, de Zineb Redouane, de Malik Oussekine et de tant d’autres, et qui continue de s’allonger. Plusieurs hommes ont été tués cette année – le plus récent d’entre eux, Sullivan, à Cherbourg il y a seulement deux semaines, alors qu’il fuyait la police à pied.

La perspective d’une arrivée imminente de l’extrême droite au pouvoir laisse présager une aggravation considérable d’une situation déjà dramatique en matière de brutalité policière.

Parce que nous refusons d’admettre cet état de fait, pour Nahel et toutes les victimes de violences d’État, leurs famille, et leurs proches :

Nous appelons à rejoindre la marche blanche qui partira de Nanterre, samedi 29 Juin à 14h00, au départ de l’Esplanade du General de Gaulle.

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